Témoignage des partenaires sociaux

Retranscription de la vidéo

Louis Lambert : Le bilan de compétence est une porte ouverte vers tous les horizons alors que dans notre société et surtout dans ces périodes d’austérité imposée toutes les portes se ferment, la fin de carrière et tous les dispositifs d’aménagements de fin de carrière, il ne faut pas faire un dessin, ces portes se ferment. Et donc c’est une porte ouverte, c’est une porte ouverte vers la mobilité professionnelle alors que nous sommes dans un contexte d’immobilisation et donc le message que je puis porter il s’adresse, je veux dire, à la fois à nous-mêmes, les partenaires sociaux de part et d’autre, côté employeur, côté organisations syndicales, faire du bilan de compétences un droit. Et donc il y a des conventions collectives à signer dans les secteurs non marchands de ce point de vue-là.

Dominique Van Lierde : En tant qu’employeur dans le non-marchand, je suis très soucieuse du fait que les travailleurs sont ,au fur et à mesure des années de travail, confrontés à un épuisement. Un épuisement mental, physique et avec peu de possibilité au sein de l’entreprise de mobilité professionnelle et donc je pense que des dispositifs de ce type qui permet aux travailleurs de faire un bilan, de s’arrêter et d’avoir un regard autre en dehors de l’entreprise sur leur carrière est positif et leur permet éventuellement de rebondir, y compris ailleurs s’il faut. Et donc je pense qu’ il est positif que les employeurs prennent conscience de ça et puissent rentrer dans ce processus.

Danielle Stassens : Je pense qu’il faut encourager les travailleurs à, surtout ceux qui, qui sont un peu dans ce burn-out. Je pense que c’est important qu’ils fassent effectivement un point d’arrêt dans leurs carrières professionnelles, qu’ils se positionnent en disant : « bon ben voilà j’en suis là, j’ai parcouru autant d’années, j’ai fait ceci, j’ai fait cela. Où puis-je m’orienter maintenant ? ».

Pierre Schoemann : Le peu de retour que j’ai eu me permette de dire que c’est véritablement un moment où on apprend à mieux se connaître du moins pour ceux qui, qui l’ont pratiqué, ont été ravi de la manière dont l’intervenant extérieur a pu permettre aux travailleurs de déplier, de, de, de mieux découvrir ce qui probablement n’était pas si consciemment vécu par nos travailleurs. Il y a un côté de travail individuel dans cet entretien et qui est d’ailleurs assez intime par ailleurs. C’est pour ça que j’insiste très, très fort pour que ces entretiens restent tout à fait dans le sceau de la confidentialité, ne soient absolument pas transmis à l’employeur. Il y a des choses qui doivent pouvoir se dire et ne pas être transmis à l’employeur.

Eric Dubois : Ici c’est vraiment à un certain moment le travailleur qui doit prendre l’initiative, devenir acteur de sa carrière pour justement faire cette pause, ce bilan de sa carrière avec, parfois, le constat qu’il se rassure par rapport aux choix de sa carrière, sa position dans l’institution ou dans une équipe. C’est vraiment à lui de faire cette démarche.

Philippe Lesne : Sur les retours des travailleurs qui sont aller en bilan de compétences globalement il est positif ça personne n’en disconvient. Tout le monde y retrouve un intérêt, l’employeur aussi. Il faut le dire, c’est intéressant d’avoir des gens qui sont positionnés, qui savent vers où ils vont, qui parfois sont remotivés par ce bilan de compétences. Donc à tous niveaux il y a de la satisfaction sur le retour du bilan de compétences. Là où il peut y avoir peut-être une faiblesse au niveau de compétences, c’est quel public est réellement atteint par le bilan de compétences ? Donc on remarque que ce sont des gens qui sont particulièrement formés, qui vont rentrer dans le processus du bilan de compétences alors qu’initialement le bilan de compétences avait pour cible et avait pour, oui pour cible, des travailleurs qui avaient des parcours de formation moins élevés, donc des travailleurs qui risquaient d’être plus mis en difficulté.

Christian Masai : C’est évident que le politique et donc ça implique aussi des conditions de financement peut-être, que le politique doit investir dans ce dispositif-là à côté des autres dispositifs de formation. Je crois que tout un chacun, que ce soit le travailleur, que ce soit l’employeur mais la société de manière plus générale, garde à avoir des travailleurs mais qui se sentent bien dans la prise en charge de leurs métiers et qui apportent inévitablement une plus-value sur le plan social, au-delà de la dépense modeste qu’ils peuvent engendrer.